Que reste-t-il des principes des lois de 1971 ? Quelles ruptures après la réforme de 2018 ? Quelles perspectives se dégagent de ces 50 ans d’évolutions du dispositif de la formation professionnelle ? Plusieurs personnalités et experts du secteur de la formation professionnelle apportent leur éclairage sur ces questions. Décryptage avec Jean-François Foucard, secrétaire national emploi-formation de la CGE-CGC
La loi Delors a apporté un financement obligatoire de la formation professionnelle, souvent vécu comme un impôt par les entreprises. Elle n’a pas fondamentalement changé la donne : la population active française reste une des moins formées d’Europe. Une très grande partie des fonds de la formation ne sert que pour des formations obligatoires, réglementaires à renouvellement régulier, sans plus-value pour s’adapter aux évolutions majeures de l’environnement économique et technologique. Les branches professionnelles ne produisent ni boîtes à outils de parcours professionnels, ni passerelles entre les métiers d’une branche. Quant au niveau interprofessionnel, les passerelles entre les branches sont aux abonnés absents. Il y a un problème de volonté de financement et d’investissement de la part des entreprises de 50 à 300 salariés. Se retourner vers l’État est devenu un réflexe pavlovien pour la très grande majorité des entreprises.