La crise du coronavirus a joué le rôle d’un révélateur : insuffisante digitalisation des parcours, métiers en tension, illectronisme, soft skills requises par le télétravail généralisé, etc. Autant d’éléments qui font, selon Carine Seiler, Haut-commissaire aux compétences, de la formation professionnelle un levier de la relance.
Décideurs. Le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) compte-t-il parmi les victimes de la Covid-19 ?
Carine Seiler. Absolument pas. La crise accentue au contraire l’impérieuse nécessité d’investir dans les compétences. Elle exige une réponse forte et immédiate pour permettre à ceux qui ont perdu leur emploi et pour les jeunes confrontés à un marché du travail en crise de se projeter vers l’emploi, grâce à la formation. Et le Plan d’investissement est au rendez-vous. Grâce à la formidable mobilisation des organismes de formation et des CFA mais aussi de tous les acteurs – régions, Opco, partenaires sociaux… –, l’objectif d’amplification de l’effort de formation a été quasiment atteint en 2020. Avant la mi-mars 2020 et le 1e confinement, on enregistrait même une augmentation de 10 % dans l’effort de formation. La crise a par ailleurs eu pour effet d’accélérer la prise de conscience sur la nécessité de mieux intégrer le digital dans les parcours de formation et de franchir un cap significatif dans l’hybridation de la formation. C’est une transformation globale qui suppose, pour un organisme de formation, de faire évoluer sa pédagogie mais qui questionne également son modèle économique, son organisation, ses ressources humaines…
Justement, par quels dispositifs ouvrir et éclaircir un horizon bien sombre ?