La thématique des compétences a fait l’objet de deux rapports officiels sortis à quelques jours d’intervalle : celui du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur les reconversions professionnelles, présenté le 23 mars 2021 en assemblée plénière, et celui de France Stratégies, mis en ligne le 6 avril. Nous rendons surtout compte du premier, qui comprend davantage de propositions concrètes. Les deux vont cependant dans le même sens : celui d’une nécessaire anticipation des changements de compétences, déjà considérée comme essentielle avant la crise sanitaire, mais rendue urgente par celle-ci.
Plus de GPEC dans les entreprises
L’avis du Cese et le rapport de France Stratégies convergent sur l’importance de pousser les entreprises à pratiquer la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences. Le premier souhaite stimuler la demande de GPEC, en encourageant les entreprises à négocier des accords sur le sujet ; le second se concentre davantage sur l’offre de services d’accompagnement.
Le Cese recommande ainsi de développer le dialogue social dans les entreprises sur la GPEC, en incitant les entreprises de moins de 300 salariés, actuellement non soumises à l’obligation de négociation d’un accord GPEC, à en négocier un. La nature de l’incitation n’est pas précisée. Le CSE serait consulté annuellement sur la question. La BDES deviendrait BDESE (banque de données économiques, sociales et environnementales), et devrait inclure des indicateurs environnementaux, et les représentants du personnel seraient formés pour « mieux appréhender les impacts de la transition écologique sur l’emploi et les métiers ».
Des préconisations assez modestes, donc, mais qui rejoignent les préoccupations de France Stratégies en faveur de la GPEC dans les entreprises. Dans son rapport, intitulé « Quelle place pour les compétences dans l’entreprise », l’organisme constate que la notion de compétences est assez largement adoptée par la sphère RH, mais que la GPEC reste associée à des pratiques très formelles, au demeurant peu répandues parmi les entreprises. Et les TPE-PME restent largement étrangères au concept. En cause, selon France Stratégies, une offre de services trop standardisée et inadaptée aux attentes des entreprises.
Les rédacteurs émettent donc une série de recommandations visant à proposer un accompagnement à la GPEC qui réponde effectivement aux besoins de la cible, tout en sensibilisant les entreprises à l’importance d’une gestion prévisionnelle solide et effective en dehors des seules périodes de tension.
France Stratégies a également produit une infographie cherchant à représenter la galaxie des acteurs censés accompagner les entreprises en matière de RH et de compétences : la complexité de la cartographie donne le vertige.
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