« Bonne idée sur le papier », le dispositif des Transitions collectives est trop complexe et « ne produit pas les effets désirés », considère le délégué général de l’UIMM, Hubert Mongon, dans un entretien à AEF info. « Nous menons pour l’instant une réflexion en interne sur les propositions d’amélioration du dispositif », indique David Derré, directeur emploi-formation de l’union patronale. A contrario, la mise en oeuvre des mesures prévues par la convention conclue entre l’État et l’Opco 2i est jugée satisfaisante par les représentants de l’UIMM. « À fin juin, 30 M€ étaient déjà engagés auprès de 2 100 entreprises pour la formation de plus de 22 000 salariés, ce qui démontre que plus c’est simple, plus les entreprises s’emparent d’un dispositif ! », souligne Hubert Mongon. David Derré rapporte par ailleurs la préoccupation majeure de son organisation au sujet du financement de l’apprentissage.
AEF info : La reprise a-t-elle eu lieu dans la branche comme cela semble le cas dans d’autres secteurs d’activité économique ?
Hubert Mongon : Nous sommes dans un contexte qui reste très contrasté, avec dans nos grands secteurs d’activité que sont l’automobile et l’aéronautique une situation différente. Dans l’aéronautique militaire, il y a eu de bonnes nouvelles qui permettent d’être optimiste pour les mois à venir. Dans l’aéronautique civile, la situation reste préoccupante, mais elle pourrait reprendre plus rapidement que prévu. Nous tablions sur une reprise activité qui ne pouvait avoir lieu avant 2025, hors l’explosion du trafic aérien en Asie, mais aussi en Amérique du Nord laissent espérer un redressement plus rapide. Aujourd’hui il n’y a qu’en Europe où l’activité est en dessous de la normale. Dès que les vols transatlantiques reprendront vraiment vers les USA, la situation évoluera. Nous pouvons peut-être espérer une reprise en 2023. Actuellement la filière continue de souffrir, l’important est de conserver les compétences, les qualités des process, mais aussi les commandes des grands donneurs d’ordre.
AEF info : Êtes-vous aussi optimiste pour le secteur de l’automobile ?
Hubert Mongon : Dans l’automobile, il faut gérer à la fois les impacts de la crise du Covid, et ceux liés à la transition écologique avec une chute importante de la production et des ventes de moteurs thermiques. Nous sommes particulièrement inquiets pour les sous-traitants de rang 2, 3 et 4. À horizon de 10 ans, 100 000 emplois pourraient être impactés par la restructuration de la filière, sous l’effet des politiques nationales et européennes. Les problématiques des fonderies ne sont qu’une illustration des difficultés que nous devrons gérer dans les prochaines années.
AEF info : Que préconisez-vous concrètement ?